Lorsque le bus s’est arrêté, je me suis demandé si on était vraiment arrivé au camp de Belzec. Celui-ci ne ressemblait en rien à un camp de la mort. Lors de mes premiers pas sur ce site, je me suis beaucoup interrogé sur la signification du décor mis en place. Au fur et à mesure des explications, j’ai pu associer une signification à chaque élément de ce lieu créé de toutes pièces. Le moment le plus impressionnant pour moi a été la traversée du long couloir entre les deux parties du « cimetière ». Le fait de se trouver à coté d’environ 450 000 dépouilles rend cette traversée particulièrement éprouvante de mon point de vue. Rechercher des angles afin de donner du sens à mes photos m’a replongé dans le passé : on imagine la disposition des bâtiments, la terreur apparente sur les condamnés ou encore la fumée… La visite du musée permet aussi de se replonger dans ce sombre passé ; j’ai pu observer les derniers objets directement liés au sort des juifs comme des chaussures. Il y avait un nombre impressionnant de noms de ghettos autour des grandes roches sombres couvrant les fosses et cela m’a aussi montré l’ampleur du nombre de ghettos liquidés avant la fin de la guerre. Enfin, la présence des rails à l’entrée du camp permet de s’imaginer l’arrivée des juifs vers leur destinée…
Alexandre Briand