Ils avançaient d’un pas léger
Sous ce soleil d’avant l’été
Drancy se dressait dignement
Parmi les arbres flamboyants
Couleurs et rues sont similaires
Au Drancy des années quarante
Où dans l’ambiance singulière
Ils oubliaient la peur, l’attente
Il leur parut paradoxal
De voir ici un pied-à-terre
Un foyer presque salutaire
Ou un domicile banal
A Drancy la vie suit son cours
Il fut dur de comprendre que
Pour des personnes comme nous et eux
C’était un point de non retour
Deux ou trois plaques, un monument
Quelques hommages clandestins
A ces Juifs partis bravement
Mais dont la mémoire il n’est rien
Ils s’en allaient d’un pas crispé
Sous ce soleil qui les glaçait
Drancy se dressait effrayant
Parmi les arbres encombrants
Maeva Lapierre