Il me semble que la Shoah est toujours présente dans mon esprit, bien qu’elle ne me préoccupe pas journellement. Par exemple, je ne choisirais pas d’aller vivre dans un autre pays et quitter Israël. Je pense toujours que la poursuite des Juifs peut se renouveler et que notre sécurité est le pays d’Israël, malgré les nombreuses difficultés et problèmes qui s’y posent. Je suis consciente de l’antisémitisme et la haine des Juifs dans le monde. Je comprends également que s’il y avait eu un État juif lors de la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de victimes auraient eu la possibilité de venir en Israël et ainsi d’être sauvées.
Le sujet de la Shoah n’existe pas en discussion journalière dans notre famille, mais il n’est pas tabou. Durant de nombreuses années, mes parents ne nous ont pas parlé de la Shoah. Je pense que lorsque nous étions jeunes, ils n’ont pas voulu nous complexer avec leurs souvenirs de l’époque. Mais lorsque nous avons grandi, ils nous ont raconté leurs récits personnels sur cette période. Il me semble qu’avec le travail de « Recherche de nos racines » fait à l’école par les élèves, le sujet est devenu plus ouvert et parle. Des petits-enfants ont interviewé leurs grands-parents et nombreux étaient ceux qui n’avaient jamais parlé auparavant de ce qu’ils avaient subi. En 1995, mes parents, mes frères et moi avons fait un voyage en France à la recherche de leurs racines et avons visité quelques uns des endroits où ils ont été cachés durant la guerre. C’était donc une occasion de nous raconter leurs souvenirs de l’époque. Il y a 3 ans, j’ai suivi un cours a l’Université qui se nommait : »Shoah et Vieillesse ». A cette occasion j’ai interviewé mes parents. Ainsi, aujourd’hui je comprends quelle a été l’influence de cette période sur chacun d’eux et à travers eux pour moi-même.
Anat GERLICH-AMAR (fille de Pauline KAMINSKY) le 7 août 2011
Texte traduit de l’hébreu par Pauline Kaminsky.