Principal centre de mise à mort des Juifs d’Europe durant la guerre, Auschwitz est devenu depuis vingt ans un concept et un lieu incontournable. Rappeler qu’il ne l’a pas toujours été, c’est d’emblée introduire la complexité de l’histoire de la mémoire d’Auschwitz. Entre espace-sanctuaire, lieu de mémoires et site touristifié, Auschwitz-Birkenau suscite des pratiques et des représentations plurielles (1).
Les sept Juifs de Vire « morts en déportation » l’ont été à Auschwitz dans des circonstances fatalement méconnues. A l’exception de Rywka et Raphaël AUGIER, vraisemblablement sélectionnés pour le travail à leur arrivée le 3 août 1942 comme tous les déportés du convoi n°13, de Rivka GOLDNADEL, dont le décès est attesté quatre jours plus tard et de Henri BONI, dont l’intégration au Sonderkommando est possible, on ne sait rien des circonstances d’internement et/ou de mort des victimes (2). Il reste que leur histoire personnelle reste invariablement liée à celle de ce complexe concentrationnaire et génocidaire…
Notes :
1. Pour une analyse très éclairante sur ce sujet : Annette Wieviorka, Auschwitz 60 ans après, Paris, Laffont, 2005, 297 p.
2. Une demande d’information auprès des services des archives d’Auschwitz est en cours.
3. L’autre « camp mixte », c’est-à-dire de concentration et d’extermination à la fois, Majdanek, est construit à la fin de l’année 1941 près de Lublin.